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Santé : les limites à ne pas dépasser au travail

Un bon manager carbure au stress, autant qu’aux primes ou aux promotions. Mais il doit aussi connaître ses limites, apprendre à récupérer et éviter de se doper.

Enfin, votre étude de marché est bouclée ! Trois semaines de galère non-stop et cinq cafés quotidiens vous ont permis de déposer à temps le dossier sur le bureau de votre n + 1. Mais combien de temps tiendrez-vous à ce rythme ? D’après une enquête Ipsos publiée en novembre 2010, les trois quarts des actifs disent avoir déjà ressenti un réel mal-être au travail et 70% affirment souffrir de stress. Voilà qui expliquerait notre titre de champions du monde de la consommation de psychotropes. Pour rester efficace au travail sans risquer l’infarctus, l’AVC ou le « burn-out » (l’épuisement), peut-être devriez-vous vous montrer un peu plus à l’écoute de votre corps.

Pauses obligatoire

« Les managers adorent relever les défis professionnels, ça les valorise, analyse le professeur Paul Frimat (CHRU de Lille). Mais point trop n’en faut ! Peu à peu, on franchit la limite et l’élastique finit par cas­ser. » Pour éviter d’en arriver là, demandez-vous, chaque fois que l’on vous confie une mission, si les délais imposés sont suf­fisants et si vous possédez les com­pé­tences nécessaires pour vous en sortir avec les ­honneurs… et en bonne santé. Une ou deux fois par an, analysez votre rythme de travail et profitez-en pour ajuster vos horaires de manière à vous ménager des pauses.

Vous n’êtes pas du soir ? Ne compromettez pas la qualité de votre sommeil en vous acharnant à plancher jusqu’à 22 heures. « N’hésitez pas à mener une véritable réflexion sur vous-mê­me, tant au niveau physiologique que psychique, conseille le docteur François Bau­mann, au­teur du “Guide anti-burn-out” (Editions J. Lyon). Son­dez votre entou­rage pour savoir dans quelles occasions vous devenez irritable, c’est un bon indicateur. » Certains collègues ne manqueront pas de vous vanter l’intérêt de petites pilules miracle. Il en existe des dizaines, qui ont des effets anxiolytiques (Lexo­mil), antiasthéniques (Guronsan), stimulants (amphétamines), etc.

Mais gare : ces psychotropes, dont la consommation augmente en entreprise, peuvent se révéler dange­reux (voir le tableau ci-contre). Surtout s’il vous prend la mauvaise idée de les combiner. « La polyconsommation est un cer­­cle vicieux, insiste le docteur Michel Hautefeuille, auteur de “Dopage et vie quotidienne” (Payot). Vous vous dopez le matin avec un stimulant et prenez un calmant le soir pour dormir. Dans ce domaine, proscrivez l’au­tomédication et consultez systématiquement votre médecin. »

Cocaïne et dépendance

Mal­heu­reusement, de plus en plus de cadres touchent aux drogues dures. « Cocaïne et amphéta­mines augmentent ponctuellement les capacités physiques et intellectuelles, reconnaît le docteur Marc Valleur, addictologue à l’hôpital Marmottan. Mais elles entraînent une dépendance et des problèmes psychologiques. » Pour bénéficier d’un simple coup de fouet, restez-en au café ou au thé. Efficaces, et sans danger. Ne vous privez pas non plus d’une cure de magnésium, de vitamines ou d’oméga-3, même si leur efficacité reste marginale.

Drogues, excitants, alcool au bureau : attention, danger !

Café
Principe actif : La caféine, un alcaloïde présent aussi dans le thé (théine), le cacao ainsi que dans la feuille de coca que mâchent les Indiens de la cordillère des Andes.
Effets : Excitant du système nerveux, il combat ponctuellement la somnolence et améliore tempo­rairement l’attention.
Conséquences néfastes : A haute dose (plus de quatre tasses par jour) : palpitations, insomnies, brûlures à l’estomac, nervosité. A long terme : irritabilité, maux de tête, état dépressif.

Boissons énergisantes
Principe actif : Caféine fortement concentrée (lire ci-dessus) et taurine, un ­neurotransmetteur composé d’acides aminés, identifié en 1827 dans la bile de bœuf.
Effets : Les mêmes que ceux de la caféine, plus ceux de la taurine. Aiderait à éliminer les toxines dans les efforts longs.
Conséquences néfastes : A court terme : tachycardie, ­insomnies, nervosité. A long terme : syndrome de ­sevrage (irritabilité, maux de tête, état dépressif).

Guronsan
Principe actif : Cocktail de glucuronamide, de caféine (un comprimé en contient l’équivalent d’une tasse) et de vitamine C.
Effets : Le glucuronamide a un effet ­détoxifiant et antiasthénique : lutte (provisoire) contre la ­fatigue, psychostimulant sans effet durable.
Conséquences néfastes : Insomnie, excitation, palpitations cardiaques, irritabilité. Pour les sportifs : produit interdit, figurant sur la liste des dopants.

Alcool
Principe actif : Alcool éthylique (ou éthanol), obtenu par fermentation organique. Cette définition s’applique à toute boisson alcoolisée.
Effets : Euphorie passagère, dilatation des vaisseaux sanguins ­(d’où ­l’impression de chaleur), ­désinhibition provisoire.
Conséquences néfastes : A court terme : troubles de la vue, oubli du danger (cas de la conduite automobile). A long terme : dépendance, problèmes hépatiques et cardiaques.

Lexomil
Principe actif : Benzodiazépine (un concurrent des barbituriques apparu dans les années 1960). Outre le Lexomil, ses déclinaisons les plus connues sont le Valium et le Tranxène.
Effets : Anxiolytique : relaxant ­musculaire, diminution de ­l’anxiété, soporifique.
Conséquences néfastes : Dépendance, accoutumance, ­syndrome de sevrage (phénomène de rebond : augmentation des symptômes présents avant
le traitement).

Speed
Principe actif : Amphétamine (substance de­ ­synthèse proche des bioamines produites par le corps, dont la plus connue est l’adrénaline).
Effets : Stimulation, recul du seuil de fatigue, résistance au besoin de sommeil, coupe-faim.
Conséquences néfastes : Après une prise, crises de tétanie et d’angoisse, état dépressif. A long terme : dépendance, épuisement, nervosité, troubles psychiques, voire délires.

Cocaïne
Principe actif : Cocaïne (alcaloïde de synthèse ou naturel s’il est produit à partir de la feuille de coca).
Effets : Euphorie, sentiment de puissance intellectuelle et physique, indifférence à la fatigue et à la douleur.

Conséquences néfastes : Dépendance, troubles psychiques : insomnies, pertes de­ ­mémoire, instabilité d’humeur, délires paranoïdes, attaques de panique, crises de violence.

Ophélie Colas des Francs 

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