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Pensez-vous que d´autres pays doivent prendre exemple de la tunisie et l´Egypte ?

Après la Tunisie et l’Egypte, le Yémen prochain sur la liste ?

Au pouvoir depuis plus de trente ans à Sanaa, le président yéménite Ali Abdallah Saleh s’efforce de canaliser un mécontentement populaire croissant, craignant que son régime ne soit une des prochaines victimes de la vague qui a commencé à emporter les autocraties arabes.

Dans le sillage de la « révolution du jasmin » qui a eu raison le mois dernier du régime tunisien de Zine ben Ali au bout de 23 ans et du soulèvement populaire qui voue à la chute celui d’Hosni Moubarak au pouvoir depuis trente ans en Egypte, les opposants yéménites descendent eux aussi par milliers dans la rue.

« Je pense que le Yémen est le prochain sur la liste. Les manifestations s’y déroulent depuis plus longtemps et je crois que c’est le prochain pays qu’il faudra suivre de près », confie Theodore Karasik, expert en matière de sécurité au centre d’analyses INEGMA de Dubaï.

Au bord de la faillite, en proie à une insurrection djihadiste, à une rébellion chiite au nord et à une agitation séparatiste au sud, miné par une pauvreté criante, le pays semble se diriger droit dans le mur.

Si le Yémen, qui compte pratiquement plus d’armes que d’habitants, devait suivre le modèle de la Tunisie et de l’Egypte, le chaos qui pourrait en résulter affecterait les pétromonarchies de la région, notamment l’Arabie saoudite voisine.

L’opposition, encore mal organisée, a prévu jeudi un grand meeting à Sanaa qui permettra de jauger de sa force, même si ses organisateurs se concertent avec les autorités pour éviter qu’il ne dégénère en affrontements avec les forces de sécurité.

Le président Saleh, qui pressent la menace, a convoqué pour mercredi le parlement et la Choura (conseil tribal), devant lesquels il devrait prononcer un important discours politique sur la teneur duquel rien n’a filtré.

Le chef de l’Etat yéménite a d’ores et déjà donné des gages à l’opposition, qui n’exige pour le moment que des concessions modestes sans réclamer son départ. Il a accepté de limiter le nombre de mandats présidentiels et augmenté substantiellement les salaires des fonctionnaires et des militaires.

Mais s’il paraît en mesure de canaliser les groupes d’opposition regroupés dans une coordination, il aura plus de mal à dompter une jeunesse plus radicalisée sans connexion avec le système.

« Il est confronté à une jeunesse éduquée qui a accès à internet, à Facebook et à Twitter, et qui s’inspire des expériences des autres en Tunisie et en Egypte », note Ibrahim Charkieh, spécialiste du Yémen au Brookings Doha Centre.

« Saleh observe manifestement de très près ce qui se passe en Egypte », estime l’analyste Brian O’Neill, qui tient un blog sur la politique yéménite. « Soit Saleh choisira la répression des manifestations, soit il offrira des concessions en s’engageant à ne pas se représenter et à engager un processus d’ouverture. »

En vertu de la Constitution, Saleh doit quitter le pouvoir au terme de son mandat, en 2013. Mais son parti a indigné l’opposition en laissant entendre l’an dernier qu’elle pourrait être modifiée pour lui permettre de se représenter sans limites.

Les opposants ont tenté, sans grand succès, en décembre dernier de mobiliser les foules contre cette perspective. Mais, au vu des événements en Tunisie, le parti de Saleh a de lui-même fait partiellement machine arrière.

Il propose maintenant de négocier la modification de la Constitution sur la question du mandat présidentiel et a reformulé une offre de gouvernement d’unité nationale où l’opposition détiendrait un tiers des portefeuilles.

Pour l’analyste yéménite Abdel Ghani al Iryani, Saleh doit aller beaucoup plus loin dans les concessions et ne disposerait que d’un délai de six mois pour éviter un véritable soulèvement populaire.

« Il faut quelque chose de plus pour calmer la rue. Je pense que si le parti au pouvoir ne propose pas quelque chose de bouleversant nous allons prendre la voie de l’Egypte, de façon plus lente mais plus meurtrière. »

Saleh a survécu aux nombreuses révoltes au nord comme au sud et il ne faut pas sous-estimer son talent de manoeuvrier, notent toutefois certains analystes.

Pensez-vous que d´autres pays doivent prendre exemple de la Tunisie et l´Egypte ?

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