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L’Egypte et le monde fêtent le départ d’Hosni Moubarak

En quelques heures, les manifestants égyptiens ont basculé dans une nouvelle ère, sous le contrôle étroit de l’armée et les encouragements de la communauté internationale.

Chassé par la rue, Hosni Moubarak a démissionné vendredi et remis les pouvoirs à l’armée, provoquant une explosion de joie dans le pays sur lequel il régnait depuis trois décennies.

« Compte tenu des conditions difficiles que traverse le pays, le président Mohammed Hosni Moubarak a décidé d’abandonner le poste de président de la République et chargé le conseil suprême des forces armées de gérer les affaires du pays », a déclaré le vice-président Omar Souleimane dans une brève allocution télévisée.

Dans la soirée, la puissante armée égyptienne a assuré qu’elle ne souhaitait pas se substituer à « la légitimité voulue par le peuple ».

L’annonce de la démission du président égyptien, 82 ans, est intervenue alors que plus d’un million de personnes manifestaient contre le raïs à travers l’Egypte.

« Le peuple a fait tomber le régime ! » scandait une foule en délire sur la place Tahrir devenue symbole du mouvement de contestation déclenché le 25 janvier et qui a fait au moins 300 morts, selon l’ONU et Human Rights Watch.

Les manifestants hurlaient de joie et agitaient des drapeaux égyptiens. Certains se sont évanouis sous le coup de l’émotion.

« L’Egypte d’aujourd’hui est une nation libre et fière », a déclaré la figure la plus en vue de l’opposition, Mohamed ElBaradei, sur Twitter.

« La vie recommence pour nous (…) Mon message au peuple égyptien est que vous avez gagné la liberté (…) Faisons-en le meilleur usage », avait-t-il déclaré plus tôt sur la chaîne Al-Jazeera.

Les Frères musulmans ont salué « l’armée qui a tenu ses promesses » et le « combat » des Egyptiens.

« Félicitations à l’Egypte, le criminel a quitté le palais », a souligné de son côté sur Twitter Waël Ghonim, un cybermilitant devenu icône du soulèvement.

« Je pleure parce que je suis heureuse », a lancé une manifestante, Loubna Darwiche, 24 ans, tout en tempérant: « Il reste beaucoup à faire ». « Nous aimons l’armée mais c’est le peuple qui a mené cette révolution et c’est lui qui doit la contrôler ».

Le ministre de la Défense, Mohamed Hussein Tantaoui, 75 ans, désormais nouvel homme fort du pays, a salué dans la soirée la foule devant le palais présidentiel, à la tête du Conseil suprême des forces armées, une commission de dirigeants militaires qui a pris la direction du pays.

Un peu plus tôt, le Parti national démocrate d’Hosni Moubarak avait indiqué que le chef de l’Etat avait quitté Le Caire pour Charm el-Cheikh, station balnéaire dans le Sinaï, où il dispose d’une résidence.

Ailleurs dans le monde, des explosions de joie ont notamment eu lieu à Gaza et Tunis, où un mouvement de contestation similaire avait provoqué la chute le 14 janvier du président Zine El Abidine Ben Ali.

« C’est formidable! Deux dictateurs sont tombés en moins d’un mois! » exultait ainsi Noureddine, 23 ans, tandis que son copain Ahmed demandait: « A qui le tour maintenant’ »

Le président américain Barack Obama a affirmé que l’Egypte « ne sera plus jamais la même » après ces événements, et appelé l’armée à assurer une transition « crédible » vers la démocratie. La Maison Blanche a également appelé l’Egypte à honorer les accords de paix avec Israël.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s’est félicitée qu’Hosni Moubarak ait « écouté la voix du peuple égyptien », tandis qu’Israël espérait que la période de transition se fera « sans secousse », selon un responsable gouvernemental.

« La voix du peuple égyptien a été entendue », s’est réjoui pour sa part le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, alors que le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, a salué un « changement historique ».

La Suisse a annoncé le gel « avec effet immédiat » des avoirs que pourraient détenir dans la Confédération M. Moubarak et son entourage, une décision destinée à « éviter tout risque de détournement de biens appartenant à l’Etat égyptien ».

Alors que les manifestations se déroulaient le plus souvent dans le calme depuis le 3 février, une personne a été tuée et 20 blessées vendredi lors de heurts à Al-Arich, dans le Sinaï.

Jeudi soir, Hosni Moubarak avait annoncé qu’il déléguait ses prérogatives au vice-président Omar Souleimane, mais qu’il restait de droit président jusqu’à la fin de son mandat en septembre, une annonce qui avait provoqué la colère des manifestants qui réclamaient son départ immédiat.

Il avait aussi annoncé l’amendement de cinq articles controversés de la Constitution concernant la présidentielle.

L’armée égyptienne, colonne vertébrale du régime, s’était portée « garante » dans la matinée des réformes promises par le raïs.

Dans son communiqué, lu par un militaire à la télévision d’Etat, le conseil suprême des forces armées « salue le président Mohammed Hosni Moubarak pour ce qu’il a donné à la nation en temps de guerre et en temps de paix et pour son attitude patriotique qui a fait prévaloir les intérêts supérieurs de la nation ».

« Tenant compte des revendications de notre grand peuple qui souhaite des changements radicaux, le conseil suprême des forces armées étudie (ces revendications) et publiera des communiqués qui préciseront les mesures qui vont être prises ».

Dans la matinée, ce conseil avait assuré qu’il garantirait « une élection présidentielle libre et transparente » et promis de mettre fin à l’état d’urgence, en vigueur depuis 1981, « dès la fin des conditions actuelles ».

Pensez-vous que d´autres pays doivent prendre exemple de la Tunisie et l´Egypte ?

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