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Radars: la presse française juge sévèrement les revirements du gouvernement

L’affaire des radars et les revirements qualifiés d’ »électoralistes » du gouvernement sur ce sujet sont jugés sévèrement par un grand nombre d’éditorialistes mercredi, dans la presse française.

Pour l’éditorialiste du Monde, « cette controverse +bagnolesque+ peut paraître dérisoire », du fait notamment qu’elle rassemble « dans un même mouvement prolétaires et bourgeois, bon pères de famille et +racailles+ de banlieue, soutenus par les représentants du peuple que sont, par définition, les parlementaires ». Cependant, avertit le quotidien du soir, « gouverner, c’est comme conduire : il faut choisir. En l’occurence entre la responsabilité, quelle qu’en soit la rudesse, et un laxisme dont les motivations électoralistes ne sont pas glorieuses. »

Même critique chez Jean-Francis Pécresse (Les Echos): « c’est un électoralisme médiocre qui a poussé des députés de la majorité à obtenir du gouvernement qu’il lève le pied sur le démontage des panneaux de signalisation des radars routiers ».

Mais l’éditorialiste renvoie aussi la responsabilité sur Bruxelles invité à imposer des limitations de vitesse au niveau européen: « faute d’accords internationaux, l’impunité dont bénéficient les chauffards étrangers n’est plus acceptable ». « La moitié des infractions commises sur l’A7 le sont par des plaques extraterritoriales », rappelle le journaliste.

Francis Brochet (Le Progrès de Lyon) remercie ironiquement le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, car « grâce à vous, les chauffards français se sentent partout chez eux. »

Ironie aussi chez Daniel Ruiz (Journal La Montagne), mais ciblée cette fois sur le Premier ministre: « François Fillon n’avait pas vu le ministre de l’Intérieur embusqué derrière une décision élyséenne et paf! flashé en excès verbal. » « François Fillon s’est fait doubler sur sa droite. Un comble pour un pilote de rallye », s’amuse-t-il.

Jacques Camus, dans La République du Centre, décrit un « psychodrame majoritaire » où « François Fillon, baptisé +l’ayatollah du volant+, qui se voulait inflexible, a été lâché par son ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, devenu aussitôt un « excellent ministre » pour l’UMP ». « Derrière tout cela, note l’éditorialiste, affleurent les luttes de pouvoir et la progressive déconsidération du Premier ministre attisée par le patron de l’UMP, Jean-François Copé, et son complice chef de groupe, Christian Jacob. »

« Céder ainsi à la démagogie des comptoirs de bistrot ne redorera pas le blason du gouvernement, qui ajoute la confusion et la division à la capitulation. Quelle cacophonie entre François Fillon, qui tente de sauver une apparence de fermeté et Claude Guéant, qui renie d’un bloc le Comité interministériel du 11 mai », s’exclame Patrick Fluckiger dans L’Alsace.

Pour Hervé Cannet (La Nouvelle République du Centre ouest), « Claude Guéant, à la manoeuvre, admirable dans le maniement de la langue de bois, vient de démontrer que sa réputation de « Premier ministre bis » n’avait rien perdu de sa réalité alors qu’il n’est plus à l’Élysée. » Cette leçon « a de quoi inquiéter Nicolas Sarkozy. Avec un attelage gouvernemental aussi bancal, il est clair que c’est lui, en 2012, qui va dans le mur ! », avertit encore l’éditorialiste.

En effet, « toute reculade sur les dossiers emblématiques représente, d’une manière ou d’une autre, un danger pour Nicolas Sarkozy en 2012 et, donc dans la foulée, pour les candidats de droite aux législatives », analyse Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne.

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