Depuis le début de la crise financière, lesparadis fiscaux ont été désignés comme des boucs-émissaires. Au niveau international et français, tout un train de mesures a été mis en place pour freiner leur attractivité et les enjoindre de se plier à des règles fiscales plus conventionnelles.
Mais si quelques résultats sont apparus, cela n’a pas empêché certains pays ou territoires de se positionner sur le marché mondial de l’optimisation fiscale. Bien au contraire. S.o.s unity passe en revue les pays qui ont renforcé leur arsenal fiscal pour attirerentreprises et particuliers. Si l’Europe a encore de beaux restes, des pays d’Asie et d’Afrique se distinguent de plus en plus. Découvrez les paradis fiscaux qui on la cote et qui sont de plus en plus recherchés.
Campione, le Monaco italien… en Suisse
Le charme de la Suisse romane allié aux délices de la défiscalisation. C’est ce qui fait le succès grandissant de Campione, une ville italienne enclavée en territoire helvète. Le statut fiscal de Campione est encore plus avantageux pour les particuliers que la Suisse. A condition de ne pas être de nationalité italienne et de ne pas tirer ses revenus d’activité en Italie, on n’y paie aucun impôt. Il y a une seule obligation : disposer d’une véritable adresse.
Et cela a un coût. Comme les grandes fortunes sont légion, les prix de l’immobilier sont vertigineux et sont comparables à ceux de Monaco. Mais en ville, la vie est agréable, puisque le statut de Campione, géographiquement hors de l’UE, fait qu’il n’existe pas de TVA.
Ras al-Khaimah, un avenir prometteur
Situé au nord de Dubaï, Ras al-Khaimah, qui constitue un des émirats des Emirats arabes-unis, est une étoile montante des paradis fiscaux. Depuis peu, on y trouve un véritable centre d’affaires offshore. N’importe qu’elle entreprise qui souhaite s’implanter le peut sans avoir à mener une activité locale. Rapatriement des capitaux et versement de dividendes y sont totalement libres.
Dans les faits, Ras al-Khaimah propose même des packages tout compris aux entreprises avec bureau virtuel ou réel. L’imposition y est nulle, la publicité des comptes et la mention de l’identité des bénéficiaires accessoire. D’après Warren de Rajewicz, 41% des sociétés constituées depuis trois ans sont asiatiques et 21% originaires de l’Union Européenne.
Bélize, le paradis de toutes les fantaisies
La pression internationale n’a semble-t-il pas de prise sur le Bélize, petit pays d’Amérique centrale. Ses dirigeants continuent d’afficher leur volonté d’être un authentique paradis fiscal. Les sociétés offshore ne paient pas d’impôts et ne déposent pas leurs comptes. Mieux, le nom du propriétaire n’est pas connu des autorités et ne figure sur aucun document.
De la même façon, les trusts ne sont pas imposés. Warren de Rajewicz, l’auteur du Guide des nouveaux paradis fiscaux, note d’ailleurs que les derniers textes « permettent pratiquement toutes les fantaisies » pour leur gestion. Et pour les particuliers, le statut de résident retraité permet d’échapper à toute imposition. Mais il faut justifier d’au moins 2 000 dollars de revenus mensuel à vie.
Le Ghana, le petit dernier
Au Ghana, ce n’est plus un secret : le gouvernement veut faire du pays une Suisse africaine. Pour y parvenir, il traite directement avec les acteurs financiers de l’offshore afin de développer une offre fiscale susceptible d’attirer des capitaux. La législation actuelle qui date de 2007 vise donc à favoriser l’implantation de banques et d’assureurs offshore par le biais d’une exonération d’imposition et par des procédures de création d’entreprise simplifiées.
Pour l’anecdote, cette législation aurait été d’après Warren de Rajewicz, l’auteur du Guide des nouveaux paradis fiscaux, directement élaborée en collaboration avec la banque Barclays.