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Plus c’est gros, plus ça passe…

En mai 2009, Barack Obama créait une commission d’enquête sur la crise, nommée FCIC. Son ordre de mission : ‘Examiner les causes, intérieures et internationales, des crises financière et économique actuelles aux Etats-Unis.’ Bipartite, sa composition réunissait des personnalités expérimentées représentant les idées de la nouvelle majorité démocrate et celles de l’ancienne, républicaine. Au total, autour de son président, Phil Angelides, un ex-trésorier général de l’Etat de Californie, elle incluait trois financiers et avocats d’affaires, deux anciens élus au Congrès, deux ex-conseillers économiques de George Bush, un entrepreneur et un ex-régulateur du secteur bancaire. Six penchaient démocrate (dont le président), quatre républicain (dont le vice-président, Bill Thomas, membre de l’ultraconservateur American Enterprise Institute).

En instaurant cette commission, M. Obama avait forcément pensé à la commission Pecora qui, au début de la Grande Dépression, enquêta sur ses racines et ses instigateurs. Les travaux de cette commission présidée par le procureur Ferdinand Pecora, elle aussi bipartite, nommée en 1932 sous les républicains et redynamisée par le démocrate Franklin Delano Roosevelt, débouchèrent sur une législation (loi Glass-Steagall séparant activités de dépôt et d’affaires des banques, création d’un ‘gendarme’ des marchés, la Securities and Exchange Commission, et d’autres agences de contrôle) qui configura la vie financière américaine pour un demi-siècle, ouvrant la voie aux grandes réformes socio-économiques qui suivirent.

Dans l’esprit de M. Obama, la FCIC avait deux missions : l’une d’impulsion législative, l’autre pédagogique. Elle devait encourager cette ‘refondation de l’économie’ que lui-même prônait – un concept aujourd’hui abandonné. Las ! Deux fois déjà, la remise de ses conclusions a été reportée. Bipartite, my foot… Aucun compromis n’y a été possible entre prorépublicains et prodémocrates. Après dix-huit mois d’auditions de 800 acteurs directs (PDG, traders, hauts fonctionnaires, experts…), des millions de pages de documents analysées, la commission s’est avérée incapable de dégager un ‘narrative’, comme disent les Américains, un récit collectif des racines et du déroulement de la crise, quitte à signaler des divergences ici ou là.      

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