Le fondateur du site controversé WikiLeaks, Julian Assange, est de nouveau devant la justice. Il comparaît mardi 11 février devant le tribunal londonien de Belmarsh dans le cadre de la procédure d’extradition lancée par la justice suédoise pour « agressions sexuelles » de deux collaboratrices du site, qu’il nie catégoriquement.
L’audience, qui débute à 11 heures, heure de Paris, sera essentiellement consacrée à des questions de procédure. Les juges devraient confirmer la date – sans doute début février – de l’audience plénière consacrée à la demande d’extradition.
L’Australien de 39 ans, qui bénéficie d’un régime de liberté conditionnelle depuis le 16 décembre mais craint d’être jugé aux Etats-Unis pour espionnage après la diffusion par WikiLeaks de milliers de notes diplomatiques américaines, promet que son site WikiLeaks poursuivra ses activités « quoi qu’il arrive ».
« NOS SOUTIENS N’ONT JAMAIS ÉTÉ AUSSI IMPORTANTS »
« Les attaques que nous subissons n’ont jamais été aussi fortes mais, dans le même temps, les soutiens que nous recevons n’ont jamais été aussi importants », déclare-t-il dans une interview à France Info diffusée mardi.
« C’est une situation orwellienne pour moi, mais nous continuerons le combat, ajoute-t-il. Jusqu’à présent, la justice britannique a écouté ce que nous avions à dire. » « Quoi qu’il arrive, nous continuerons. Le nombre de publications quotidiennes s’est intensifié ces derniers temps et va continuer d’augmenter », assure le fondateur de WikiLeaks.
« NOUS NE POURRONS PAS SURVIVRE AU TRAIN OÙ VONT LES CHOSES »
Si Julian Assange affiche une volonté intacte de continuer son combat à la tête de son organisation, il s’inquiète cependant de son avenir à long terme. « Nous ne pourrons pas survivre au train où vont les choses. (…) L’argent des donateurs a du mal à nous parvenir, parce que tous nos comptes sont bloqués. J’estime que nous perdons 500 000 euros par semaine », a-t-il déclaré dans une interview à Europe 1.
M. Assange, assigné à résidence à Londres, avait déjà déclaré lundi aux médias suisses que son site perdait plus de 480 000 euros par semaine depuis le début de la diffusion des câbles diplomatiques.
L’expert informatique reste cependant déterminé. « Nous allons tenter de riposter », assure t-il. « Cela nous prend entre 85 et 90 % de nos forces, mais c’est quelque chose que j’aime, ce combat intellectuel (…), parce que, depuis trois mois, nous avons publié beaucoup plus d’infos que l’année dernière. L’organisation est attaquée, mais elle se développe plus vite que jamais », conclut-il.