Face à l’engouement médiatique soulevé par le projet, la banque d’affaires américaine Goldman Sachs a indiqué lundi 17 janvier qu’elle allait finalement réaliser un placement privé d’actions du réseau social Facebook auprès d’investisseurs exclusivement non américains.
« Goldman Sachs prévoyait à l’origine de réaliser un placement privé aux Etats-Unis et à l’étranger pour des investisseurs intéressés par Facebook », souligne un communiqué de la banque. Ce projet « a provoqué une couverture intense dans les médias » début janvier, peu après son lancement, ajoute le texte. Goldman Sachs indique avoir décidé en conséquence « de mener à bien cette offre uniquement avec des investisseurs non Américains », après être arrivé à la conclusion que les conditions n’étaient plus réunies pour qu’une telle opération puisse être menée à bien « conformément aux lois américaines ».
1,5 MILLIARD DE DOLLARS DE PARTS
Les médias américains ont révélé début janvier que Goldman Sachs avait injecté 450 millions de dollars (339 millions d’euros) dans Facebook et que la société d’investissement russe Digital Sky Technologies y avait placé 50 millions de dollars (37,6 millions d’euros). Ils avaient ajouté alors que la banque de Wall Street était en train de vendre des parts de l’entreprise pour un montant total de 1,5 milliard de dollars (1,28 milliard d’euros) à certains de ses clients. L’offre de vente d’actions Facebook se fait sans publicité, le groupe n’étant pas coté en Bourse.
Selon le Wall Street Journal, la banque a déjà reçu des demandes de souscriptions d’actions Facebook pour un total de 7 milliards de dollars, et l’appétit des investisseurs chinois est très fort. Pour le quotidien économique, la décision de Goldman Sachs laisse penser que la banque craint que l’engouement rencontré par ce placement ne la mette dans une situation délicate vis-à-vis des autorités de régulation.
Les placements privés sont soumis à une procédure et à des règles strictes édictées par la commission des opérations de Bourse américaine (SEC), et celle-ci aurait déjà ouvert une enquête sur l’offre d’actions Facebook.
PLUS GROS QUE TIME WARNER
Sur la base de l’investissement de Goldman Sachs, Facebook a été évalué à 50 milliards de dollars (37,6 milliards d’euros), soit plus qu’une société comme le géant des médias américain Time Warner, qui réalise pourtant un chiffre d’affaires bien plus élevé. Certains analystes estiment que Facebook a encaissé des recettes de l’ordre de deux milliards de dollars (1,5 milliard d’euros) en 2010.
L’entreprise serait détenue par plus de 300 actionnaires. Si le groupe dépasse les 500 actionnaires cette année comme cela est prévu, il devra s’introduire en Bourse pour respecter la réglementation américaine.